LES ENJEUX DU SECTEUR PRIVÉ EN OUTRE-MER

Publié le 20/03/2017

La majorité des entreprises ultra-marines sont des très petites entreprises (TPE) ou des petites et moyennes entreprises (PME) et sont confrontées quotidiennement à des difficultés d’accès aux financements ainsi qu’à la faiblesse de leurs capitaux. En période de crise, quels défis doit relever le secteur privé en outre-mer ?


RENFORCER ET PÉRENNISER LE TISSU DES ENTREPRISES ULTRA-MARINES

On compte environ 5,8% des entreprises françaises dans les départements et collectivités d’outre-mer. Il s’agit aujourd’hui de tendre vers un tissu économique renforcé à travers une fiscalité favorable aux investissements telle que le propose la loi Girardin social et industriel prolongée jusqu’en 2020, mais encore grâce à des financements directs aux entreprises aux côtés des partenaires bancaires afin de faciliter l’accès aux crédits.

Ces PME-TPE ultra-marines doivent pour se développer, être consolidées et accompagnées via des secteurs stratégiques identifiés et via un renforcement de leurs fonds propres mais ces défis ne peuvent s’inscrire durablement sans le soutien des investisseurs, des banques et des institutions. 

 

UN RÉSEAU DE PME-TPE PLUS DENSE QU’EN MÉTROPOLE

La création de PME-TPE est beaucoup plus dynamique en outre-mer que celle que l’on connait en métropole et cette vitalité a tendance à se maintenir. Il faut souligner l’importance de ces PME ultramarines qui représentent un enjeu économique décisif là où les grandes entreprises sont très peu présentes et qui permettent par ailleurs de palier le chômage préoccupant qui sévit depuis ces dernières années. Dans les DOM, 47% des création d’entreprises le service tertiaire ce qui a permis de rééquilibrer l’appareil productif déjà diversifié et d’assurer un développement économique autonome des territoires.

UN RÉSEAU D’ENTREPRISES DYNAMIQUE MAIS FRAGILISÉ  

La vulnérabilité de ces entreprises tient d’abord de leur taille puisqu’en 2012, 68% des 5 633 PME et ETI comptait moins de 20 salariés (contre 60% pour la moyenne nationale). Ces entreprises sont le plus souvent sur des marchés étroits et presque exclusivement insulaires ce qui rend leurs stratégies d’expansion très coûteuses et difficiles.

Autre facteur plus sociologique concerne le vieillissement de la population dans les DOM. Ce phénomène s’il existe aussi en métropole et d’autant plus visible en outre-mer avec une très forte proportion de chefs d’entreprise de plus de 60 ans ce qui a tendance à faire ralentir la croissance et l’investissement des entreprises.

DE NOUVEAUX MARCHÉS EN VUE POUR LES PME ET TPE ULTRAMARINES

En février 2017 a été enfin adoptée la loi Egalité réelle outre-mer qui prévoit de réserver 30% des marchés publics aux PME locales. Pour le moment l’expérimentation de cette nouvelle préférence locale (« small business act ») sera limitée à cinq ans.

Il s’agit d’un véritable coup de pouce pour combler le fossé économique qui persiste entre la métropole et les DOM mais aussi pour les TPE ultramarines qui constituent aujourd’hui la majorité du tissu économique locale. En augmentant la part de marché des PME-TPE, cette législation permet de renforcer leur durée de vie.

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