UNE SITUATION PÉRILLEUSE EN GUYANE : COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ?

Publié le 29/03/2017

Un appel général à la grève a été lancé dans le département de la Guyane où les habitants réclament plus d’investissements et de moyens pour répondre aux défis socio-économiques de ce territoire ultramarin.

UN SENTIMENT D’ABANDON PAR LES AUTORITÉS EN MÉTROPOLE FRANÇAISE

Un véritable sentiment d’abandon de la part des autorités mais aussi les trop nombreuses difficultés qui plombent ce territoire donnent un goût d’amertume à ces 224 000 personnes qui vivent en Guyane.

Miné par le chômage et l’insécurité, ce territoire d’outre-mer situé à 7 000 kilomètres de Paris est aujourd’hui le théâtre de mouvements sociaux comptés parmi les plus importants que n’ai jamais connu la Guyane jusqu’à présent.

Malgré de nombreux atouts et richesses tels que la forêt ou le centre spatial de Kourou, la situation en Guyane n’a cessé de se détériorer depuis plusieurs années et le département doit désormais faire face à une insécurité galopante non-traitée par les forces de l’ordre en sous-effectifs et surtout une justice défaillante où la délinquance reste impunie, la prison étant déjà surchargée.

La Guyane détient ce triste record d'homicides par nombre d'habitant, s'élevant à 0,016% contre 0,001% en métropole : ce taux est ainsi est 16 fois plus élevé dans le territoire ultramarin.

 

LE POINT DE NON-RETOUR : LE SERVICE PUBLIC A DÉSERTÉ   

 

Face à cette situation inextricable, est né le collectif citoyen pacifique des « 500 Frères contre la délinquance » pour lutter contre l’insécurité qui paralyse la population et met à mal la réputation et la vie sur le territoire.

Alors que plus de 50% de la population en Guyane a moins de 25 ans, les infrastructures pour les jeunes, les établissements scolaires et les divertissements y demeurent très faibles. Par manque de moyens, les établissement scolaires et l’université ne peuvent se développer et garantir à tous une formation appropriée. De fait les jeunes guyanais les plus aisés, sont obligés de quitter la Guyane afin de poursuivre la fin de leurs études en France métropolitaine. Les autres par défaut s’orientent vers des études courtes ou entrent immédiatement sur le marché de l’emploi. 

Par ailleurs, les politiques de santé publique ont été complètement délaissées depuis plus d’une vingtaine d’années, ne laissant sur ce territoire plus qu’un vaste désert médical. Sous équipés, en sous-effectif et dans un état de délabrement inquiétant, l’hôpital public souffre et ne permet pas de garantir un système sanitaire suffisant pour la population guyanaise. Les équipes ne pouvant exercer, faute de moyens techniques et humains, perdent rapidement en compétences et ne peuvent se former à la médecine moderne et aux nouvelles techniques de pointe en chirurgie notamment.

L’hôpital au bord de l’asphyxie ne compte que 47 médecins généralistes pour 100 000 habitants contre 106 en métropole. Conséquence directe, les trois hôpitaux sont surchargés et ne peuvent garantir l’offre de soins face à l’afflux des patients.

 

 

 

 

 

 

PALIER RAPIDEMENT CE SENTIMENT D’ISOLEMENT EXTRÊME

 

Les services publics réduits au minimum et un coût de la vie extrêmement élevé comparé aux tarifs métropolitains, il s’agit d’un défi crucial à relever en cette période électorale pour les hommes et les femmes politiques d’aujourd’hui mais surtout de demain.

Les raisons de la colère à l’heure de cette grève générale qui paralyse une partie de la région ultramarine dénoncent cet abandon de la métropole. Face à l’unité des populations guyanaises, il est urgent d’établir un plan de reconstruction économique pour la Guyane pour rattraper un retard sécuritaire, éducatif, sanitaire et énergétique. Ces nécessités constituent le coeur du dialogue entre le Gouvernement et la Guyane, notamment à travers le collectif "Pou la Gwiyann dékolé". Un accord comportant 3,2 milliards d'euros d'aides a été conclu et publié au Journal Officiel le 21 avril, signant la fin du conflit social. 

La Guyane souffre depuis de trop nombreuses années d’un taux de chômage qui explose, évalué en 2015 à 22% selon l’Insee (et à 39 % moins de 25 ans !) soit plus du double des 9,7% atteints en métropole.

Par ailleurs, il est essentiel de souligner la corrélation qui existe entre le pilier éducatif, sanitaire, sécuritaire et développement économique. Si ces trois indicateurs sont défaillants faute de moyens et d'investissements, alors le secteur économique ne pourra se développer durablement en Guyane. Dès lors, comment un travailleur mal formé, mal soigné et en danger peut-il travailler ?

C’est pourquoi CF PROFINA, implanté en Guyane depuis 1994, continue de participer activement au soutien de l’économie réelle guyanaise et au développement économique des TPE-PME fortement implantées sur le territoire. La défiscalisation loi Girardin permet de réaliser un investissement privé en outre-mer plus éthique et solidaire en ce sens qu’il permet de de soutenir le développement et la croissance du tissu économique local.

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