OUTRE-MER : LES PREMIERS SIGNES D’UN REBOND ÉCONOMIQUE ?

Publié le 19/01/2021

Et si les économies ultramarines résistaient mieux à la crise que la métropole ? Face à leurs faiblesses structurelles, les territoires d’outre-mer montrent également leur capacité de rebond. Les dernières données publiées par l’INSEE l’attestent.

 

LE TOURISME, GRAND BLESSÉ DES MESURES SANITAIRES

Près d’un an après le début de la crise relative au covid-19, l’heure est à un premier bilan. En outre-mer, les effets n’ont pas été les mêmes qu’en métropole : structure économique différente, poids du commerce extérieur, mesures sanitaires parfois moindres et importance du tourisme l’expliquent en partie.

Sur ce dernier point, les craintes étaient déjà fortes au printemps dernier. Le bilan de la saison touristique indiquera dans quel état précis se trouve le secteur mais déjà, quelques signes supposent sa faiblesses. Aux Antilles comme à La Réunion, l’activité partielle dans le tertiaire marchand, particulièrement dans les activités touristiques de l’hôtellerie, la restauration ou encore les transports reste très élevée. Le soutien public est pour l’heure indispensable au maintien de cette économie.

 

L'EMPLOI : UN REBOND PERCEPTIBLE

Les données publiées par l’INSEE portant sur le troisième trimestre 2020 laissent cependant entrevoir des signaux de rebond économique. Si l’évolution des mesures sanitaires est encore incertaine dans les mois à venir, le deuxième confinement a montré un moindre recul de l’activité qu’au printemps. Signe de ce besoin de flexibilité, l’emploi intérimaire augmente fortement en Guyane.

La Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et La Réunion enregistrent une augmentation de l’emploi salarié au troisième trimestre. En Martinique, le taux de chômage retrouve son niveau du premier trimestre. En Guyane comme à La Réunion, l’emploi salarié atteintpour sa part son niveau d’avant crise sanitaire. Côté océan Indien, le sous-emploi enregistre un fort repli : 9 % des Réunionnais employés à temps partiels souhaiteraient travailler davantage et seraient disponibles pour le faire.

 

REDRESSEMENT DU CÔTÉ DES ENTREPRISES

L’autre indicateur qui montre un premier signe de rebond est à chercher du côté des créations d’entreprises. En Guadeloupe, il a même atteint un record. L’INSEE note « la bonne dynamique entrepreneuriale de ces dernières années ainsi que l’effet de rattrapage lié à la crise sanitaire » et constate une forte augmentation des immatriculations (+ 89 %). En Martinique, l’effet est moindre mais notable (+ 75 %).

L’institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) note en Guadeloupe un rebond de l’investissement privé. Même son de cloche en Martinique où l’IEDOM conclue à une « reprise économique sans rattrapage ». La part des entreprises qui déclaraient au troisième trimestre une perte de plus de 50 % de leur chiffre d’affaires n’est plus que de 1,2 %.

 

LE BTP CONTINUE DE S'ADAPTER

Le secteur du bâtiment et des travaux publics maintient son dynamisme en ce troisième trimestre. A La Réunion, l’industrie est portée par les logements collectifs. Si les mises en chantier ne diminuent pas, le nombre de logements autorisés à la construction augmente de 16 % sur un an, alors que cette même donnée diminue fortement à l’échelle nationale (- 10 %).

En Guadeloupe en revanche, on enregistre un recul des mises en chantier de logement. Cependant, les surfaces de planchers des locaux d’activité autorisés augmentent de 7 %.

Ces premiers signes de rebondissement et de résistance des économies ultramarines prouvent qu’elles disposent d’atouts intrinsèques pour continuer à affronter la crise économique. Il ne sera possible de dresser un bilan de son impact que dans plusieurs mois. En attendant, le soutien au tissu économique local et la confiance des investisseurs et des chefs d’entreprises restent primordiales.

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