LA MARTINIQUE, PROCHAINE RÉSERVE MONDIALE DE BIOSPHÈRE ?

Publié le 25/08/2020

 

Le site antillais pourrait obtenir ce titre accordé par l’UNESCO. Basée sur la co-construction des acteurs, cette candidature permettrait de valoriser la Martinique tout en protéger sa biodiversité. À la clé, des retombées positives pour tout l’île.

 

UN TITRE MONDIAL POUR VALORISER LE TERRITOIRE

On en dénombre 701 à travers 124 pays dans le monde : les réserves de biosphère constituent un large réseau mondial, chapeauté par l’UNESCO. C’est dans les années 1970 que les premières d’entre elles ont été désignées. Elles s’inscrivent dans le cadre du Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB – Man and Biosphere). Ces réserves ne possèdent pas de pouvoir réglementaire et restent sous la juridiction de leur État. Pour autant, elles doivent répondre à plusieurs enjeux.

La « valorisation » est l’objectif premier de ce triple engagement. Le premier d’entre eux est la conservation du territoire et de sa diversité à la fois biologique et culturelle. Ensuite, le développement économique et des savoir-faire doit se faire de manière responsable. La recherche scientifique et l’éducation environnementale, enfin, doivent être valorisées dans le cadre du volet « apprentissage » du programme. C’est in fine une valorisation internationale qui est visée. D’autres exemples ultramarins existent déjà : la Guadeloupe est une réserve depuis 1992, de même que la Polynésie depuis 2006.

 

QUELLES RETOMBÉES POUR L’ÉCONOMIE MARTINIQUAISE ?

Outre la visibilité internationale, le titre est un support de développement économique et social pour le territoire. L’ensemble des réserves mondiales constitue un réseau qui permet le partage d’idées et d’expérience pour préserver concrètement des territoires mis en lumière. L’Association Martinique Réserve de Biosphère explique qu’il « donne de l’attractivité aux produits et services, en ouvrant l’accès à de nouveaux réseaux caribéens et nationaux de coopération, et aussi à des financements internationaux ». 

Plusieurs secteurs peuvent bénéficier de ce label. Tout en préservant le territoire, les possibilités d’en faire un exemple par l’expérimentation concernent aussi bien l’agriculture, le tourisme que l’artisanat. Agriculture biologique et responsable sont ainsi valorisées dans cette démarche, de même que l’écotourisme et le soutien à la production de produits traditionnels.  En somme, il s’agit d’inscrire le site dans le cadre d’un développement durable qui s’appuie sur ses propres atouts.

 

UNE CANDIDATURE EN CO-CONSTRUCTION

Le projet de candidature nécessite l’approbation des acteurs. Le programme MAB s’inscrit dans le respect des 17 objectifs de développement durable. Pour y parvenir, le projet doit s’établir en concertation. C’est en tout cas le parti pris par l’Association Martinique Réserve de Biosphère, responsable de la candidature du site antillais auprès de l’UNESCO, qui a programmé une « quarantaine de réunions »auxquelles 2 000 personnes ont participé. Les communes, les habitants, le monde économique, associatif, religieux, les organismes de recherche, l’université ou encore les établissements publics font partie de ces acteurs. Un exemple de co-construction qui permettra d’inscrire la démarche dans un cadre durable.

Une réponse attendue en 2021 pour la Martinique. Créée en 2017, l’association a présenté le dossier de candidature au comité MAB-France en mai 2020. Après une période d’échanges entre le comité national et l’association, le comité international le recevra en septembre. La Martinique rejoindra-t-elle ainsi le réseau mondial des réserves de biosphère ? La réponse est attendue pour le second semestre de l’année 2021.  

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