VERS UN TOURISME DURABLE EN OUTRE-MER

Publié le 09/10/2018

Formation des acteurs locaux, promotion de la biodiversité, amélioration des sentiers pédestres : les pistes sont nombreuses pour assurer le meilleur équilibre entre développement économique et préservation des territoires ultramarins. Les prémisses d’un nouvel modèle touristique pour l’Outre-Mer ?

TOURISME ULTRAMARIN : UN MODÈLE ÉCONOMIQUE À REPENSER

Grâce aux territoires d’Outre-mer, la France a la particularité de bénéficier d’un patrimoine naturel exceptionnel : le 2edomaine maritime mondial inclut notamment 55 000 km2de récifs coralliens et de lagons – environ 10 % de la superficie mondiale ! Autre chiffre parlant ? Plus de 98 % de la faune vertébrée et 96 % des plantes endémiques de la France sont ultramarins. Ces atouts naturels sont malgré tout à double tranchant : si la richesse de la biodiversité ultramarine est un argument de poids pour attirer les touristes, la massification du tourisme oblige malgré tout de le protéger. 

Le Conseil Économique Social et Environnemental va justement dans ce sens dans son dernier rapport « Promouvoir le tourisme durable dans les Outre-mer »,publié en mars 2018. Le CESE préconise notamment la mise en place d’un« tourisme durable et économiquement viable, qui réponde aux défis environnementaux et climatiques, en tenant compte de ses impacts actuels et futurs. » Et s’il ne s’agit que d’un avis consultatif, il n’est pas resté lettre morte !

 

LE GOUVERNEMENT IMPLIQUÉ DANS UNE DÉMARCHE DE TERRAIN

Lors du dernier Conseil interministériel du Tourisme (CIT) (le 19 juillet),le gouvernement a pris le sujet à bras le corps. En se basant sur le rapport du CESE et le dernier « Livre Bleu »des Outre Mers, il a ainsi instauré un Conseil stratégique du tourisme dans les Outre-mer (CSTOM). Cette nouvelle structure a pour mission de piloter des opérations de formation, de sensibilisation des populations locales, de promotion, d’investissements. Objectif : une action coordonnée et ancrée avec le terrain. Première traduction avec de nouveaux partenariats de formation entre l’agence de L'agence de l'Outre-mer pour la mobilité (LADOM) et les grandes écoles françaises d’hôtellerie.

 

MULTIPLIER LES INITIATIVES

Globalement, quel sera le tourisme ultramarin de demain ? Tout l’enjeu pour le gouvernement est de permettre aux territoires de développer une offre différenciante, basé sur un patrimoine naturel et culturel exceptionnel, pour attirer une clientèle plus respectueuse de la nature. Une optique qui permet de réduire le tourisme balnéaire, de surcroit compatible avec le souhait légitime des populations de préserver la qualité environnementale de leurs territoires avec un tourisme durable.

Dans cette optique, des initiatives ont déjà vu le jour, comme en Nouvelle-Calédonie. La création en 2014 des réserves du parc de la mer de Coraillimite l’accès des croisières dans la plus grande aire marine protégée française. A l’inverse, d’autres territoires, comme Saint-Barthélemy ou la Polynésie Française, ont fait le pari d’une offre de luxe très haut de gamme. Cette option limite de fait le tourisme balnéaire de masse, sans qu’on puisse parler de « tourisme durable ». Puisque l’empreinte carbone du tourisme haut de gamme est plus importante, mais la pression sur les écosystèmes est toutefois plus faible qu’en Guadeloupe ou à la Réunion. Mais beaucoup reste à faire. 

Dans le cadre du CSTOM, l’État pourrait prendre part à un programme d’investissement ambitieux au travers de l’amélioration des sentiers pédestres et botaniques, la mise en valeur de sites patrimoniaux, la protection ou le développement des zones d’activités nautiques… Réponse lors du prochain Conseil interministériel du tourisme ? 

 

 

 

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