TOURISME ULTRAMARIN : LES ATOUTS D'UN SECTEUR FRAGILE

Publié le 13/07/2017

Les compteurs sont, cette année, au vert pour le tourisme ultramarin, grâce à un contexte positif et à une diversité d'offre. Néanmoins, les faiblesses du secteur restent palpables et des solutions d'avenir comme le tourisme durable prennent progressivement place.

 

UN CONTEXTE GLOBAL POSITIF

En 2016, la France était à nouveau le pays le plus visité au monde, totalisant 82,6 millions de touristes étrangers dont 400 000 en outre-mer selon la Direction générale des entreprises de Bercy. Les Étasuniens représentent une part importante des touristes, encouragés par un dollar plus fort que l’euro.

Pour leur part, les Français ne sont pas en reste. En 2017, le moral des ménages aidant, ils seront plus nombreux d’environ 1,2 millions à partir en vacances que l’année précédente, pour un total de 30 millions de vacanciers. Jean-Pierre Mas, président de la fédération professionnelle des Entreprises du Voyage décrit la « très forte croissance des intentions de départ en vacances cet été », une première « depuis le début de la crise financière de 2008 ».

Dans ce contexte positif, les outre-mer s’avèrent très plébiscités. Les Antilles s’attendent à une augmentation de fréquentation de 40% et la Réunion de 17%. La Polynésie française connaît également une amélioration, avec une augmentation sur un an de 5% de sa fréquentation. La croisière transpacifique a permis une croissance du nombre de passagers touristes.

 

​LA DIVERSITÉ DE L'OFFRE TOURISTIQUE

Le tourisme ultramarin s’apprécie notamment par le marché hôtelier. À ce titre, la Martinique a connu, à l’image d’autres territoires, des résultats en dents de scie ces derniers mois. Après un niveau record d’occupation des chambres pour la haute saison, une baisse importante s’est faite sentir. Les professionnels du secteur soulignent l’importance de cette période en contraste de la basse saison qui s’étale sur près de 8 mois. Néanmoins, l’année 2017 s’annonce pour l’instant être de bonne augure pour le secteur.

En Polynésie française, l’hôtellerie a récemment connu une période d’expansion, notamment grâce aux touristes améri

cains. La catégorie hôtelière intermédiaire du « grand tourisme » est celle qui a le plus augmenté, quand la catégorie « luxe » est restée stable.

C’est cependant une autre catégorie d’hébergement qui connaît la plus forte croissance. Les gîtes ont la préférence des touristes, et observent un taux de remplissage de plus de 70%. De plus en plus de voyageurs aspirent à moins de services, mais plus de proximité et plus de convivialité, ce à quoi l’hébergement en gîte répond. À noter que cette augmentation semble bénéfique à la fois aux gestionnaires des gîtes qui perçoivent jusqu’à 20% du prix de la réservation et aux propriétaires des structures.

 

LES PARADOXES DU TOURISME ULTRAMARIN

Ce constat positif ne doit pas occulter les paradoxes auxquels le tourisme ultramarin fait face. Tout d’abord, la clientèle étrangère est insuffisante. Aux Antilles, 90% des nuitées reviennent à des clients locaux ou métropolitains. Pour cause, continuité territoriale voulant, une attention particulière a récemment été accordée aux vols France métropolitaine - territoires ultramarins. XL Airways a annoncé pour 2017 la fin des vols saisonniers au profit de liaisons régulières entre Paris et Point-à-Pitre d’une part, Fort-de-France d’autre part.

Les territoires d’outre-mer présentent cependant de nombreux atouts, et visent à développer intensivement le tourisme durable ou tourisme vert. L’ONU a définit l’année 2017 comme année du tourisme durable, à savoir un tourisme de long terme, qui respecte l’environnement du territoire au sens large, sa biodiversité, sa richesse culturelle et humaine et l’accompagne dans l’identité de son développement. 

Cette forme de tourisme présente des avantages pour l’avenir. En effet, les outre-mer sont confrontés à une concurrence régionale, avec une faible exploitation des flux régionaux. Si Cuba est devenu une destination prisée par les touristes, l’intense augmentation des prix des hôtels pourrait les amener à considérer de nouvelles destinations aux mêmes caractéristiques climatiques et géographiques, telle que la Guadeloupe dans cet exemple précis.

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