TORSKAL, START-UP RÉUNIONNAISE, VA REPRÉSENTER LA FRANCE AU G20 YEA EN ARGENTINE

Publié le 22/06/2018

Le G20 YEA (Young Entrepreneurs’ Alliance) est un réseau et une organisation soutenant plus de 500 000 jeunes entrepreneurs. Ce rassemblement, basé sur une tradition de collaboration entre les jeunes entrepreneurs du monde entier a commencé en 2009 lors du G8 se tenant en Italie et continua les années suivantes dans divers autres pays tels que le Canada, la France, le Mexique, l’Australie, la Turquie ou encore la Chine. Le prochain sommet se tiendra en septembre 2018 à Buenos Aires. Pour l’occasion, la France sera représentée par une jeune startup Réunionnaise, l’occasion de faire rayonner l’Outre-mer à l’international.

 

LA SOCIÉTÉ TORSKAL : CONCEPTION DE NOUVEAUX ANTICANCÉREUX PAR LA NANO MÉDECINE VERTE

Créée en 2015 à La Réunion par Anne-Laure Morel, native de l’île, diplômée d’un doctorat en chimie physique des matériaux, Torskal est une startup innovante en nano-médecine. Composée de 4 chercheurs en biochimie, chimie-physique des matériaux et en phyto-chimie, la jeune entreprise s’est donnée pour mission de développer un traitement innovant contre le cancer, en concevant des nanoparticules à partir d’espèces végétales endémiques de La Réunion, au potentiel considérable, et inscrite dans la pharmacopée française. L’idée de Torskal est de concevoir des nanoparticules pour traiter de façon différente le cancer. Une nanoparticule, c’est un tout petit objet qui fait quelques nanomètres : un milliardième de mètre. Et du fait de sa petite taille, la nanoparticule présente des propriétés physico-chimiques très intéressantes et peut interagir plus facilement parce que c’est une toute petite particule. Le principe d’action consiste à injecter cette nanoparticule chez le patient qui ira spécifiquement cibler la zone tumorale et on applique un rayonnement infra-rouge, qui n’agresse pas la peau contrairement au rayon X, et qui permettra de détecter uniquement la nanoparticule. De ce fait, il y aura un dégagement de chaleur, une hyperthermie, qui permet d’augmenter la température de 4 à 5° et in situ, de détruire la zone tumorale. En plus de cela, cette nanoparticule permet le suivi par imagerie médicale.

L’innovation réside d’une part dans le processus de destruction de la zone tumorale : on veut concevoir des agents qui sont à la fois spécifiques et qui utilisent les propriétés physiques des matériaux et non plus les propriétés chimiques. Les médicaments, la chimiothérapie classiquement employée est toxique, c’est d’ailleurs pour cette raison que les cellules tumorales sont tuées puisque c’est un poison qui est injecté, mais qui tue aussi les cellules saines. L’idée est de concevoir une alternative ou un complément à la chimiothérapie ou la radiothérapie. On appelle ces agents des agents « théranostiques » : « théra » pour thérapeutiques et « nostique » pour diagnostique. C’est l’association des deux fonctions qui ne se fait pas aujourd’hui.

L’autre innovation réside dans l’utilisation des plantes endémiques de La Réunion. On a choisi de mettre en valeur les plantes inscrites dans la pharmacopée française et endémiques de La Réunion dans lesquelles se trouvent des composés d’intérêts. On va extraire des molécules qui vont se substituer aux produits chimiques classiquement employés par la synthèse des nanoparticules.

On ne va pas utiliser les propriétés biologiques de ces molécules pour lutter contre le cancer, mais plutôt leurs propriétés réductrices pour aller fabriquer les nanoparticules. C’est un procédé vert qui a été développé, qui vise à valoriser la biodiversité végétale de l’île et à s’affranchir de tout composé toxique.

OBJECTIF BUENOS AIRES DU LES 20 ET 21 SEPTEMBRE PROCHAIN

Lors de cet événement, « 400 jeunes entrepreneurs représenteront leur pays respectif et élaboreront ensemble des recommandations en faveur de la croissance, de l’emploi et de l’innovation. Ces recommandations seront soumises, à l’issue du G20YEA aux gouvernements de chaque état », explique la startup. « L’objectif de cette délégation est d’ouvrir le G20 des Jeunes Entrepreneurs aux PME et aux ETI, au côté des startups, d’accélérer le développement à l‘international de nos entrepreneurs français, de partager les « best-practices » françaises avec les autres délégations du sommet du G20 pour s’inspirer de leur succès à l’international, et enfin d’alerter les gouvernements sur la nécessité de transformer notre modèle éducatif ».

Anne-Laure Morel, fondatrice de Torskal, fera donc partie de la Délégation française pour ce 10ème G20 YEA dont le thème retenu cette année est : « Entrepreneurship, Education and the Business of the Future ». Retenue avec 34 autres jeunes entrepreneurs français, Anne-Laure Morel ne cache pas son « immense joie » de faire partie de cette délégation. « C’est une belle opportunité de pouvoir représenter la société et mon île à cet événement. On a rarement l’occasion de discuter de l’entrepreneuriat et de l’innovation dans les Outre-mer. C’est un immense honneur pour nous », a-t-elle confié. La fondatrice de Torskal avait déjà représenté La Réunion au French Tech Tour Inde 2017 et a remporté, en 2017, le prix de la Stratégie à la 3ème édition des prix Innovation Outre-mer.

Retour à l'index