GUYANE : DE NOUVELLES MESURES POUR RENOUER AVEC LA CROISSANCE

Publié le 12/03/2019

Depuis janvier 2019, l’État a repris la main sur la gestion du Revenu de solidarité active (RSA). Une initiative supplémentaire dans une série de projets publics destinés à remettre la Guyane sur le chemin du développement économique. 

 

L’ÉTAT « RECENTRALISE » LE RSA

C’est un soulagement en Guyane. Voté avec le projet de loi de finances 2019, la recentralisation du RSA est effective depuis janvier. Le RSA ne sera donc plus géré par la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), mais directement par la Caisse de sécurité sociale locale. Cette mesure vient concrétiser un engagement pris par Emmanuel Macron lors d’une visite sur le territoire en 2017. Le Président de la République estimait alors que la gestion du RSA devenait peu soutenable pour la Collectivité territoriale (environ 150 millions d’euros en 2016).

En revanche, le Conseil Constitutionnel a censuré une mesure de ce plan, destinée à lutter « contre la fraude au RSA ». Il n’y aura donc pas de délai spécifique à la Guyane de 15 ans de détention d’un titre de séjour pour que les étrangers puissent bénéficier du RSA sur le territoire. Cette censure du Conseil Constitutionnel ne remet toutefois pas en cause le souhait du gouvernement de lutter contre la fraude à Cayenne ou Saint-Laurent-du-Maroni. La recentralisation du RSA, en tout cas, vient renforcer un arsenal de mesures déjà conséquent lancé par le gouvernement depuis deux  ans afin de relancer le développement économique de la Guyane.

 

UN MILLIARD D’EUROS POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA GUYANE

En avril 2017, l’État a ainsi débloqué un milliard d’euros dans le cadre de l’Accord de Guyane. Ce plan d’urgence a défini une série de priorités, comme la sécurité, l’éducation ou encore l’aménagement territorial. En 2018, 80% des mesures inscrites dans l’accord étaient déjà engagées.

En matière de sécurité, une subvention de 53 millions d’euros a été accordée à l’escadron de gendarmerie, à la lutte contre la pêche illégale ou à l’opération « Harpie 2 » de lutte contre l’orpaillage. Deux projets doivent encore être concrétisés, et notamment l’ouverture d’une prison de 500 places à Saint-Laurent du Maroni (prévue pour 2024) et la construction d’une cité judiciaire à Cayenne.

Concernant l’éducation, 50 millions d’euros par an pendant cinq ans sont consacrés à la construction de collèges et de lycées. Les procédures administratives ont démarré pour huit établissements.

Toutefois, les mesures « supplémentaires » envisagées dans l’Accord de Guyane, chiffrées à 2,1 milliards d’euros n’ont pas encore trouvé de financement. Il ne s’agit pourtant pas de questions négligeables, comme de nouvelles routes ou  interconnexions électriques, un meilleur accès à l’eau potable ou de futures infrastructures culturelles et sportives. Des projets à suivre en 2019 !

 

FAVORISER LA MOBILITÉ ET L’ACCÈS AU TRÈS HAUT DÉBIT

D’autant que l’Accord de Guyane n’est pas la seule série de mesures consacrées à la Guyane. D’autres pistes ont été énoncées au sein du Livre bleu de juin 2018. La « feuille de route » du gouvernement pour l’Outre-mer prévoit une trentaine d’actions concrètes, réservées à la collectivité territoriale. Il s’agit par exemple de renforcer la mobilité, de lutter contre la précarité ou encore de développer un tourisme plus durable. En février 2019, un premier point d’étape a confirmé la poursuite de ce processus au moins jusqu’au premier semestre 2020.

Autre sujet ? Le faible accès de la Guyane à l’internet à très haut débit ! La région est même la moins bien dotée de France en la matière, avec seulement 8,1% des logements éligibles à la fibre optique. Certes, le déploiement de la fibre à Saint Laurent du Maroni ou à Cayenne a été envisagé dans le plan très haut débit lancé au plan national dès 2013 par François Hollande. Mais l’octroi d’une subvention de l’État de 40 millions d’euros en octobre 2018 va permettre d’accélérer le déploiement de la fibre et de la 4G. Des infrastructures nécessaires au développement de la Guyane.

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